SAVIEZ VOUS CE QUI SE TRAME PAS TRES LOIN DE CHEZ NOUS ?
L'affaire fait grand bruit au delà du col de Saverne. Six cents personnes ont assisté vendredi soir à une réunion d'information organisée par l'Association de défense de la vallée de l'Isch. Six cents personnes déterminées à ne pas laisser les choses se développer et surtout, à enterrer ce projet de méga-décharge. L'affaire est relativement récente puisque c'est au gré d'une information qui a 'fuité' au niveau du Département que le conseiller général du canton de Drulingen, Jean Mathia, a eu connaissance de ce qui se tramait.
Ils sont devenus des spécialistes malgré eux.
Les propriétaires du domaine du Schwabenhof, une grosse exploitation de 95 hectares d'un tenant située à la sortie de Hirschland en direction du village mosellan voisin de Schalbach, sont en pourparlers avec un acheteur qui projette ici la réalisation d'une énorme décharge. Elle serait du coup, la plus importante de France, devant Marseille et ses 80 ha de détritus tristement célèbres. Les investigations menées par Gilbert Quirin, président de l'ADVI dont les 40 membres sont devenus en quelque sorte, et malgré eux, des spécialistes du sujet puisqu'ils se battent depuis 20 ans contre la décharge voisine de 3km à Eschwiller (4 hectares) ont permis d'en savoir d'avantage. Notamment que les démarches seraient entreprises par la société Villers Service, (huit salariés), une société qui agirait pour le compte de la Codev du groupe Saur, n°3 des déchets en France. Un montage de location cession particulier serait envisagé. Pour les propriétaires ce serait le pactole, puisque les terres estimées à 300 000 € en valeur agricole,rapporteraient là, près de 4 millions d' € si l'on se réfère aux propositions d'achat précédentes exprimées par la même société qui avait déjà approché un agriculteur de Keskastel,autre commune d'Alsace Bossue. Un des propriétaires du domaine, conseiller municipal d'opposition dans le village, est en « phase de réflexion », dit-il. Il a pris contact avec différentes autorités pour savoir si le projet est réalisable et s'il peut, sur le plan moral, vendre en toute conscience. « Rien n'est décidé », dit celui qui prendra sa retraite d'ici quelques mois.
Des effets néfastes et nocifs pendant un siècle et demi.
Des réponses à ses interrogations l'ADVI en apporte plus qu'il n'en faut. D'abord sur le tonnage d'une telle décharge qu'elle estime à 120 000 t/an alors que l'Alsace Bossue n'en produit que 7 000 tonnes et caracole en tête des « pays »où l'on applique au mieux le tri, où une décheterie ouvre le mois prochain et où l'agriculture bio (30% des surfaces) est en constante progression. La durée de l'exploitation serait au bas mot de 80 ans et les effets néfastes et nocifs sur la nature et l'environnement ne cesseraient pas avant un siècle et demi. Ces pollutions sont de différents ordre : l'impact paysager bien entendu avec une montagne de déchets, l'émanation du biogaz dont on connaît la nocivité et d'odeurs nauséabondes à des kilomètres à la ronde, les fuites inévitables de lixiviats qui pénètrent dans le sous sol et donc dans la nappe phréatique, les nuisances sonores (5 000 camions / an) etc. Et puis il y a aussi la dépréciation des propriétés du secteur qui subiraient du jour au lendemain une dévaluation de l'ordre de 30%, la prolifération d'animaux nuisibles. « L'Alsace Bossue ne s'en remettrai pas, conviennent les élus très remontés. S'il le faut on ira manifester à Paris.
Une première grande manifestation d'opposition est prévue à HIRSCHLAND le 15 JUIN 2008 !